Les médias sociaux ont joué un rôle déterminant dans les révolutions de 2011, permettant de contourner la censure et de mettre en œuvre de nouvelles formes de mobilisation. Mais très rapidement, il est apparu évident que ces instruments sont incapables, par eux-mêmes, de produire le changement politique.

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Dernière mise à jour: 22/04/2022 10:05:35

Les médias sociaux ont joué un rôle déterminant dans les révolutions de 2011, permettant de contourner la censure et de mettre en œuvre de nouvelles formes de mobilisation. Mais très rapidement, il est apparu évident que ces instruments sont incapables, par eux-mêmes, de produire le changement politique. En outre, les régimes contre lesquels les manifestants se sont soulevés ont appris à réprimer la dissidence en utilisant les armes mêmes qui l’avait rendue possible. La résistance contre le despotisme n’est pas terminée, mais elle doit se réinventer.

 

L’explosion du Printemps arabe en 2011 a suscité une vague inédite d’espoirs dans une transition rapide et indolore vers la démocratisation et la réforme ; elle a été suivie et stimulée par une autre vague inédite d’euphorie technologique et par une immense confiance dans le grand potentiel des médias sociaux pour promouvoir le changement politique. Dix ans après le début des révoltes en Tunisie et après l’explosion de protestations enflammées dans cinq autres pays arabes, beaucoup de ces espoirs et de ces rêves se sont évanouis. À l’exception seulement de la Tunisie, dans les pays ayant connu le Printemps arabe, le résultat est bien loin d’être idéal : guerre civile et grave crise humanitaire en Syrie, fin de l’État et chaos endémique en Libye, guerre et violence au Yémen, révolte étouffée et oubliée à Bahreïn et retour à la dictature militaire en Égypte.

 

Ces reculs sur la voie de la réforme politique et de la démocratisation ont été accompagnés et facilités par une montée en puissance de l’usage de stratégies contre-révolutionnaires déployées par des régimes répressifs. Parmi celles-ci, l’autoritarisme numérique, c’est-à-dire l’effort systématique d’écraser la dissidence en utilisant les armes mêmes qui l’avait rendue possible.

 

Ces développements nous obligent à reconsidérer les potentialités et les limites de l’activisme numérique, à savoir le recours aux médias sociaux comme instruments du changement ; il convient d’en évaluer les dynamiques actuelles et d’en prévoir les orientations futures dans cette région instable où les régimes et leurs opposants se répondent à coups de technologies numériques.

 

 

La période d’or de l’activisme numérique

 

L’euphorie numérique qui s’est manifestée au début de ces nouvelles et écrasantes vagues de révolte s’est traduite par des expressions comme « Révolution Facebook de l’Égypte », « Révolte Twitter de la Tunisie » et « Révolte YouTube de la Syrie », qui soulignaient le rôle des médias sociaux en tant que facteur déterminant du succès initial des protestations.

 

Les médias sociaux ont contribué à ouvrir la voie au processus de transition démocratique, servant d’accélérateurs et d’amplificateurs des demandes de réforme, de plateformes d’expression de soi, de canaux de communication, de connexion et d’organisation ; ils ont également permis de construire des ponts entre les jeunes militants et leurs partisans, dans leur pays comme dans la diaspora, entre le monde virtuel et le monde réel. Ces dimensions multiples peuvent être classifiées selon trois fonctions principales : préparer les révoltes, documenter les protestations en cours et les abus des régimes et mobiliser et coordonner les actions contre ces derniers.

 

La première fonction, qui consiste à ouvrir la voie aux révoltes, a été principalement assurée par des citoyens journalistes, comme les blogueurs en Égypte et en Tunisie, qui ont brisé le tabou interdisant les questions sensibles, telles que les violations des droits de l’homme et la corruption des régimes. Les répercussions sur les médias traditionnels, contraints de rompre le silence sur ces sujets, ont contribué à créer l’atmosphère nécessaire à la résistance et aux protestations publiques.

 

La fonction de documentation s’est manifestée dans la diffusion planétaire de nombreuses images emblématiques du Printemps arabe, directement reprises et téléchargées en ligne par de jeunes militants, ou encore enregistrées, puis diffusées pour un public plus large sur les chaînes de télévision par satellites. Sans ce travail, le monde n’aurait jamais connu les atrocités commises dans un pays comme la Syrie par le régime au pouvoir, qui a interdit l’accès aux journalistes étrangers et aux médias régionaux et internationaux.

 

La façon dont Facebook a été efficacement utilisé comme instrument de liaison et de coordination a montré la capacité de mobilisation des réseaux sociaux. La page Facebook « Nous sommes tous Khaled Saïd », qui a été l’un des principaux catalyseurs de la révolution égyptienne de 2011, en est un exemple : elle s’est avérée cruciale pour sensibiliser la population aux violations des droits de l’homme et aux brutalités policières. Twitter s’est également révélé être un excellent outil pour organiser la mobilisation sur le terrain, en la coordonnant à la minute près.

 

En jouant tous ces rôles, l’activisme numérique a contribué, pour la première fois, à créer un pont entre le monde virtuel et le monde réel : d’espace sûr où les citoyens peuvent défouler leur colère, leur frustration et leur ressentiment, sans toutefois susciter de protestation généralisée contre les régimes, il est devenu un instrument de mobilisation, déclenché pour soutenir un soulèvement à grande échelle.

 

 

Les limites de l’activisme numérique

 

Si l’activisme numérique a nettement manifesté tout son potentiel lors des révoltes du Printemps arabe, les limites de ce phénomène sont apparues tout aussi clairement lorsqu’il s’est agi d’achever une transition démocratique.

 

Parmi ces limites, on observe que l’efficacité des médias sociaux dépend en grande partie de l’environnement politique et de sa capacité à être uni et solidaire. Si les objectifs communs prévalent, comme lors de la révolution égyptienne de 2011, quand tous les Égyptiens entonnaient les mêmes slogans (« Le peuple veut renverser le régime », ou « Moubarak doit partir »), les médias sociaux peuvent se révéler très utiles pour cimenter l’unité et amplifier les voix de protestation, faisant office de catalyseurs, de mobilisateurs et de constructeurs de réseaux.

 

Toutefois, lorsque la solidarité cède le pas à des divisions profondes, à des polarisations extrêmes et à une dangereuse fragmentation, comme cela s’est produit dans de nombreux pays après le Printemps arabe, notamment en Égypte après le coup d’État militaire de juin 2013, les médias sociaux ont tendance à creuser le fossé entre les différents groupes, augmentant les tensions et les divisions. Chaque faction, en effet, utilise ses propres médias sociaux comme des armes pour attaquer ses adversaires et se défendre. Cela intensifie le processus de polarisation, en ligne comme hors ligne, favorisant les bulles virtuelles et les conflits hurlés, au lieu de dialogues éclairés, d’attitudes constructives et d’alliances.

 

Il a également été démontré que les médias sociaux ne peuvent à eux seuls promouvoir l’engagement civique et ne sont pas suffisants pour combler le vide du pouvoir qui se vérifie dans une société en période de transition post-révolutionnaire. De nombreux pays ayant connu les révoltes du Printemps arabe ont souffert de l’absence de société civile active et bien enracinée, de mouvements d’opposition organisés, d’institutions locales structurées et de mécanismes de résistance efficaces. L’absence de société civile dynamique, combinée à un leadership faible et seulement partiellement structuré plutôt que centralisé, organisé et expérimenté, a conduit à un vide du pouvoir. Cela a contribué à faire reculer les processus de démocratisation et à la déception que l’on observe aujourd’hui dans de nombreux pays du Printemps arabe.

 

L’un des obstacles qui ont empêché de combler ce vide du pouvoir a été la « fracture numérique », c’est-à-dire la distance entre ceux qui ont accès à la technologie et ceux qui en sont exclus. Cela est particulièrement important dans une région où les taux d’alphabétisation sont faibles, sans parler de l’alphabétisation numérique, et qui, à la seule exception de la région du Golfe, est confrontée à des défis socio-économiques majeurs et à un grave manque d’infrastructures. Cela signifie que le phénomène de l’activisme numérique, représenté principalement par des militants de la classe moyenne supérieure, jeunes, instruits et maîtrisant la technologie, n’a pas réussi à atteindre des segments plus larges et plus diversifiés de la population.

 

Les médias sociaux ont ouvert la voie à la transition politique dans la région en offrant un environnement globalement plus disponible et plus propice au changement, mais ils ne sont pas parvenus à combler les lacunes qui ont empêché une transformation pacifique vers la démocratie. Les médias sociaux ne sont pas des outils magiques ; à eux seuls, ils ne peuvent pas produire de réforme et de démocratisation, ni compenser l’absence de société civile véritablement dynamique ou apporter des solutions radicales et durables à la corruption, à l’injustice, à la polarisation et à la présence d’un État profond bien enraciné.

 

 

De « l’arrêt d’urgence » aux « armées numériques »

 

Si, pendant le Printemps arabe, de nombreux militants, opposants et journalistes ont eu recours à des plateformes en ligne pour exprimer leurs opinions, échappant ainsi au contrôle de l’État et à l’intervention du gouvernement, il est également vrai que nombre de ces régimes ont progressivement appris à relever ce défi, inventant de nouvelles mesures pour réprimer les opposants, non seulement sur le terrain mais aussi en ligne.

 

Une comparaison rapide entre le passé et le présent montre que les régimes autoritaires du monde arabe ont fait beaucoup de chemin dans le domaine relativement nouveau de l’autoritarisme numérique. Lorsque les soulèvements ont éclaté en 2011, beaucoup de ces régimes étaient à la traîne derrière les jeunes militants numériques, versés dans la technologie et bien coordonnés. Les gouvernements ont été surpris et, pris de panique, beaucoup d’entre eux ont adopté des mesures contre-productives, comme empêcher l’accès à Internet pendant toute une semaine dans le cas de l’Égypte, décision communément appelée « activation de l’arrêt d’urgence ». Cette stratégie manquée s’est retournée contre le régime, car les Égyptiens ont envahi les rues en grand nombre, s’offrant mutuellement leur solidarité et leur soutien. Depuis, ils ont découvert de nouvelles façons de communiquer et de diffuser leur message au reste du monde, comme le service « Speak to Tweet », qui comprenait la possibilité de transmettre leur message oralement à Twitter par téléphone sans avoir besoin d’une connexion Internet.

 

Conscient de cette leçon, le régime syrien a décidé de ne couper Internet que le jeudi soir et le vendredi – jours de risques majeurs de rassemblement et de protestation – pour éviter le contrecoup qui s’était produit en Égypte mais également les énormes pertes économiques causées par la désactivation d’Internet et des services de téléphonie mobile pendant toute une semaine. Mais surtout, le régime a créé l’« Armée électronique syrienne », une équipe de pirates informatiques professionnels dont la mission était de repérer les sites web des opposants, de saboter leurs comptes et d’interrompre leurs initiatives et activités en ligne.

 

Lorsque la contre-révolution contre Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu de l’histoire du pays, a éclaté en Égypte l’été 2013, ceux qui le défiaient en participant au mouvement Tamarrud (Rébellion) ont utilisé les réseaux sociaux pour diffuser leur message et rallier le soutien à leur cause, attirant notre attention sur le potentiel révolutionnaire et contre-révolutionnaire des médias sociaux. Après tout, ce sont de simples « instruments » entre les mains de différents acteurs.

 

Si l’on regarde de près les courbes d’apprentissage numérique des régimes arabes, il est clair qu’ils sont en train d’affiner leurs armes pour réprimer la dissidence. Les régimes se sont familiarisés avec de nouveaux outils et techniques, notamment le déploiement d’« armées électroniques » capables de contre-attaquer numériquement par le piratage, le trollage, le sabotage et le blocage des comptes de leurs adversaires. Cela soulève de nouvelles questions quant à l’efficacité de la dissidence et aux répercussions de ces technologies sur les libertés politiques et la liberté d’information dans les pays arabes.

 

 

La résistance arabe se réinvente

 

En même temps, les récents développements dans le paysage politique et de la communication du monde arabe montrent clairement que, si la résistance à la dictature a pu être entravée, réduite au silence ou bloquée dans plusieurs pays arabes, elle n’est certainement pas morte.

 

Après avoir faibli dans la plupart des pays impliqués dans la première vague de révoltes, les flammes du Printemps arabe sont reparties en 2019 avec une deuxième vague de protestations en Algérie, au Soudan, au Liban et en Irak. Ces manifestations présentaient certaines similitudes avec celles de 2011, bien que les contextes, les programmes et les motivations fussent différents. Répétées, fréquentes et organisées, combinant l’activisme en ligne avec une mobilisation et une organisation plus importantes et plus étendues sur le terrain, elles visaient à faire pression sur les régimes afin qu’ils écoutent les requêtes de la population et répondent à ses demandes de changement et de réforme. Les manifestants ont ainsi prouvé qu’ils avaient appris la leçon : le simple recours à l’activisme numérique ne suffit pas pour atteindre ses objectifs politiques.

 

Des manifestations plus limitées ont éclaté en Égypte en septembre 2019 et, de nouveau, en septembre 2020, déclenchées principalement par des problèmes économiques et par la détérioration des conditions de vie ; on observe un changement de rythme, dû non seulement à la priorité accordée aux protestations sur le terrain, mais aussi aux lieux où elles se sont produites. Alors que les manifestations de 2011 se concentraient principalement dans les zones urbaines, celles de 2019 se sont déplacées vers des zones essentiellement rurales et des quartiers pauvres.

 

En outre, le niveau de répression dans les pays qui ont participé au Printemps arabe ayant augmenté, le phénomène des journalistes, militants et opposants qui, craignant pour leur sécurité et celle de leur famille, fuient leur pays pour chercher refuge à l’étranger, s’est accentué. Ce phénomène inédit de l’opposition arabe en exil, qui s’est accru ces dernières années, a ouvert de nouvelles possibilités de résistance contre les régimes autoritaires. Comme cela était prévisible, l’un des premiers instruments utilisés par les membres de cette opposition arabe a été l’activisme numérique. Grâce à la dimension mondiale de l’espace numérique, ils ont construit des ponts de communication efficaces tant avec leurs pays d’origine qu’avec la communauté internationale, augmentant ainsi la force et la portée de leur voix.

 

Il faut donc repenser le rôle des citoyens journalistes et leur activisme, et cela s’applique particulièrement au cas des militants de la diaspora ; en effet, ceux-ci ont déjà joué un rôle important en initiant les mouvements du Printemps arabe dans leur pays, en sensibilisant aux questions clés, en encourageant la mobilisation, en mettant les personnes en relation et en leur offrant un soutien matériel et moral. L’opposition syrienne en exil en est un bon exemple : comme nous l’avons déjà fait observer, elle utilise efficacement les médias sociaux afin de sensibiliser aux atrocités et aux tragédies de la crise politique et humanitaire en Syrie et de collecter des fonds pour soutenir les réfugiés syriens dans le monde entier. Mais le phénomène s’amplifie partout à travers les échanges de connaissances et de conseils utiles, dans le cyberespace, entre les opposants exilés de divers régimes arabes dictatoriaux.

 

On observe en général une augmentation de l’activisme et de la visibilité de figures de l’opposition dans la diaspora. C’est le cas, par exemple, de l’Égyptien Mohamed Ali, devenu très populaire sur les plateformes numériques après avoir divulgué des informations sensibles sur la corruption dans les hautes sphères du gouvernement de son pays, à travers sa page sociale Asrâr Muhammad ‘Alî – Mohamed Ali Secrets, piratée et sabotée à plusieurs reprises. De même, le jeune militant et dissident saoudien bien connu, Omar Abdul Aziz, a gagné lui aussi une grande notoriété dans les médias sociaux grâce à ses tweets et à ses vidéos. Cela l’a exposé non seulement à des attaques de ses comptes sociaux, piratés et bloqués à plusieurs reprises, mais également à des menaces contre sa sécurité personnelle et celle de sa famille en Arabie Saoudite.

 

Ces exemples montrent que la tendance à l’activisme numérique, avec ses atouts et ses faiblesses, son potentiel et ses limites, ne peut se résumer à la période du Printemps arabe de 2011. Elle continue de croître, de s’étendre et de se réinventer dans une région où plus de 70 % de la population a moins de 30 ans. Cette population dynamique, énergique, axée sur le changement et la technologie, continuera très probablement de s’appuyer sur les nouvelles méthodes de communication dans ses luttes incessantes pour la libération, l’expression de soi et l’autodétermination, bien qu’avec des rythmes et des outils différents.

 

 

Défis, paradoxes et trajectoires des guerres numériques en cours

 

Le conflit entre les régimes en place et ceux qui choisissent de dénoncer leurs méfaits – qu’ils soient militants, dissidents, journalistes citoyens ou professionnels – est donc marqué par une tendance au durcissement des méthodes autoritaires de contrôle, qui deviennent malheureusement la nouvelle norme dans la région.

 

Pour évaluer ces dynamiques, il est nécessaire d’étudier en profondeur les tendances émergentes et les changements qui se profilent, en répondant à une série de questions urgentes : quelle est l’efficacité des outils et techniques tels que la traîne, le piratage, le blocage et le sabotage adoptés par les régimes pour réduire au silence leurs adversaires numériques ? Quels sont les outils et techniques préférés des opposants, dans leur pays et dans la diaspora, pour contester les régimes, et quelle est leur efficacité ? Quelles sont les similitudes et les différences, dans les « guerres numériques », entre les différents gouvernements arabes d’une part et entre leurs opposants d’autre part ?

 

Pour répondre à ces questions, il convient de considérer une pluralité de facteurs, allant des compétences technologiques des acteurs impliqués au potentiel des messages qu’ils véhiculent, et de faire interagir différents domaines de recherche, dont certains sont encore peu explorés. Je pense, par exemple, à l’interaction entre les sphères publiques arabes et les sphères transnationales ou les mouvements anti-autoritaires dans les diasporas.

 

À cela s’ajoutent les changements produits par la pandémie de coronavirus. Sous prétexte de protéger le public de la désinformation, les régimes arabes ont en fait lancé une répression massive des voix dissidentes qui ont osé contester le discours officiel des États sur l’urgence sanitaire. En outre, nombre de ces régimes ont adopté de nouvelles applications de suivi des contacts et de surveillance qui, sous prétexte de préserver la santé et le bien-être des citoyens, offrent à ces régimes de nouvelles possibilités de consolider leur contrôle sur la société.

 

Cependant, toute nouvelle vague de répression gouvernementale, qu’elle soit en ligne ou hors ligne, risque d’alimenter une vague de résistance tout aussi forte dans la direction opposée. Au fond, si le militantisme arabe, y compris le militantisme numérique, a été bloqué, entravé et mis à dure épreuve, il n’est certainement pas mort. La deuxième vague de soulèvements arabes en 2019 et 2020, la résistance et le militantisme arabe de la diaspora en sont la preuve, ainsi que le courage des journalistes et des militants du numérique : payant un prix très élevé pour faire entendre leur voix, ils perdent leur emploi, leur liberté, voire leur vie afin d’empêcher que ne s’éteignent complètement les flammes étouffées des révolutions arabes inachevées.

 

 

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Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Fondation Internationale Oasis

 

Pour citer cet article

 

Référence papier:

Sahar Khamis, « Entre euphorie numérique et cyber-autoritarisme. Les deux faces de la technologie », Oasis, année XVI, n. 31, décembre 2020, pp. 94-102.

 

Référence électronique:

Sahar Khamis, « Entre euphorie numérique et cyber-autoritarisme. Les deux faces de la technologie », Oasis [En ligne], mis en ligne le 16 novembre 2021, URL: /fr/entre-euphorie-numerique-et-cyber-autoritarisme-deux-faces-technologie

 

 

 

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