Qui veut interpréter le Noble Livre « doit aller chercher ses explications avant tout dans le Coran lui-même », a écrit Jalâl al-Dîn al-Suyûtî, savant égyptien du XVe siècle. À son avis, connaître les circonstances de la révélation « est un art qui apporte des bénéfices » essentiels à une pleine compréhension du texte.
Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:25:44
Qui veut interpréter le Noble Livre « doit aller chercher ses explications avant tout dans le Coran lui-même », a écrit Jalâl al-Dîn al-Suyûtî, savant égyptien du XVe siècle. À son avis, connaître les circonstances de la révélation « est un art qui apporte des bénéfices » essentiels à une pleine compréhension du texte.
Circonstances de la révélation[1]
La révélation (littéralement « descente ») du Coran se divise en deux parties : une partie qui est descendue sans aucun élément préalable[2] et une partie qui est descendue à la suite d’un évènement ou d’une demande […]. Certains pourraient penser que cet art [de la connaissance des circonstances de la révélation] est dépourvu d’utilité, se confondant avec l’histoire. Mais ils se trompent, car il s’agit d’un art qui présente des bénéfices, parmi lesquels :
- connaître la forme de sagesse qui préside à l’énonciation d’une norme légale ;
- spécifier la norme, pour ceux qui estiment que l’enseignement [contenu dans un verset donné] est lié de manière spécifique à la cause [pour laquelle ce même verset est descendu] ;
- sans compter que parfois l’expression verbale est générale, mais le référent concret la spécifie. Ainsi, si la cause [de la révélation] est connue, la spécification peut être limitée à ce qui est propre à elle, excluant d’autres cas de forme similaire. […]
Un tel art permet en outre de trouver la signification authentique du verset et de surmonter les difficultés. Al-Wâhidî[3] a déclaré : « Il n’est pas possible d’expliquer un verset du Coran sans connaître son histoire (qissa) et sans expliquer comment il est descendu ». Ibn Daqîq al-ʿÎd[4] a affirmé pour sa part : « Illustrer la raison de la révélation est une voie puissante pour parvenir à la compréhension des significations du Coran ». Et Ibn Taymiyya[5] de souligner : « Illustrer la cause de la révélation aide à comprendre le verset, parce que la connaissance de la cause induit la connaissance de l’effet ».
Versets solides et versets allégoriques[6]
Le Très-Haut a dit : « C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : on y trouve des versets clairs – la Mère du Livre – et d’autres figuratifs » (3,7).
À ce propos, Ibn Habîb al-Nîsâbûrî[7] a évoqué trois hypothèses :
1) que le Coran soit entièrement solide, parce qu’on y lit : « un Livre de Signes solides » (1,1) ;
2) que le Coran soit entièrement allégorique, parce qu’on y lit : « un Livre d’allégories, de textes … » (39,23) ;
3) qu’il se divise en solide et allégorique, comme affirme le verset dont nous sommes partis. Et cela est l’hypothèse correcte. […]
Des opinions diverses ont été exprimées à propos de l’identification des versets solides et des versets allégoriques. Certains disent : solide est celui dont on connait le sens, soit parce qu’il apparait immédiatement ou à travers l’interprétation (ta’wîl). Allégorique en revanche c’est le savoir que Dieu s’est réservé, comme l’Heure du jugement, l’apparition de l’Antéchrist, ou les lettres isolées qui se trouvent au début de certaines sourates[8]. Selon d’autres, solide est ce qui a une signification claire, et allégorique est son contraire. Ou encore solide est ce qui n’admet qu’une seule interprétation, tandis qu’allégorique est ce qui en admet plus d’une. On a aussi affirmé que solide est ce qui a un sens accessible à la raison, tandis qu’allégorique serait son contraire, comme le nombre des prières ou le fait de jeûner durant le mois du Ramadan plutôt que pendant le mois de Sha‘bân[9] (et c’est l’opinion d’al-Mâwardî)[10]. Ou encore : solide serait ce qui tient debout tout seul, et allégorique serait ce qui ne tient pas debout par soi-même et a besoin d’être relié à autre que soi. On a dit encore : solide est ce dont la lettre est l’interprétation, tandis qu’allégorique est ce qui ne peut se comprendre qu’à travers l’interprétation. Ou bien : solide est ce qui ne se répète pas, le contraire c’est l’allégorique[11]. Ou encore, solide sont les règles sur l’héritage, la promesse et la menace, tandis que les histoires et les paraboles sont allégoriques[12]. […]
Une autre divergence est apparue autour de la question si l’allégorique peut être connu [des hommes] ou l’est seulement de Dieu. Cette divergence naît de l’expression coranique « et ceux qui sont enracinés dans la Science » (3,7) selon qu’on la lise comme coordonnée à la proposition précédente ou non. Si on la considère coordonnée, cela donne : « Nul autre que Dieu ne connaît l’interprétation de ces passages et ceux qui sont enracinés dans la Science, lesquels disent….» Tandis que si on ne la considère pas comme coordonnée, cela donne : « Nul autre que Dieu ne connaît l’interprétation de ces passages. En revanche ceux qui sont enracinés dans la Science disent …»[13].
La première opinion a été défendue par un petit groupe d’exégètes, tel Mujâhid[14], qui s’en référait à Ibn ‘Abbâs[15]. Celui-ci […], commentant la phrase « Nul autre que Dieu ne connaît l’interprétation de ces passages et ceux qui sont enracinés dans la Science », aurait affirmé : « Moi, je suis de ceux qui connaissent l’interprétation » […] Ibn Abî Hâtim[16] a rapporté cette affirmation d’al-Dahhâk[17] : « “Ceux qui sont enracinés dans la Science” connaissent l’interprétation, sinon ils ne sauraient pas distinguer l’abrogeant de l’abrogé, le licite de l’illicite ou le solide de l’allégorique ». L’opinion a été reprise à son compte par al-Nawawî[18], qui, en commentant les hadîths de Muslim, a déclaré : « C’est l’opinion la plus correcte, car il est invraisemblable que Dieu parle à ses serviteurs de choses qu’aucune créature ne peut comprendre ». Et Ibn al-Hâjib[19] ajoutait : « Cela est le sens du texte tel qu’il apparaît à la lecture ».
Mais la plus grande partie des Compagnons, des Successeurs, de leurs Disciples et de ceux qui sont venus après eux – en particulier les sunnites – ont adhéré à l’autre avis, qui par ailleurs coïncide avec la meilleure des lectures coraniques attribuées à Ibn ‘Abbâs. Ibn al-Sam‘ânî[20] a affirmé : « La première opinion a été défendue seulement par un groupuscule, mais elle a été adoptée par al-‘Utbî[21]. Al-‘Utbî était sunnite, mais sur cette question il a commis une bévue. Rien d’étrange à cela. Personne n’est parfait et il arrive à toute le monde de se tromper ». […]
Al-Tabarânî[22] rapporte ce hadîth dans sa Collection majeure, sur l’autorité d’Abû Mâlik al-Ash‘arî[23] : « J’ai entendu l’Envoyé de Dieu dire : “Je ne crains que trois maux pour ma communauté : qu’ils deviennent riches ; commençant à se jalouser et à s’entretuer ; qu’ils ouvrent le livre, se mettant à vouloir l’interpréter, alors que Dieu seul connaît la vraie interprétation” ».[24] […]
Al-Hâkim[25] a rapporté cette affirmation du Prophète sur l’autorité d’Ibn Mas‘ûd[26] : « “Le Premier Livre est descendu d’une seule Porte et selon un seul Mode. Le Coran en revanche est descendu de sept Portes et selon sept Modes : correction, injonction, licite, illicite, solide, allégorique et paraboles. Considérez licite ce qui vous a été déclaré permis, et illicite ce qui vous a été interdit ; faites ce qui vous a été commandé ; abstenez-vous de ce dont vous avez été mis en garde ; réfléchissez sur ses paraboles ; agissez selon ce qui est solide et croyez dans l’allégorique ». Et [en entendant ces paroles du Prophète, les présentes] répondirent : “Nous y croyons ! Tout vient de Notre Seigneur !” » (3,7).
Abrogeant et abrogé[27]
Selon Makkî[28], l’abrogeant est de différents types :
a) Une obligation qui abroge une obligation, de telle façon qu’il n’est plus licite d’agir selon la première règle. C’est le cas de l’adultère : la peine initiale était la prison, mais elle fut abrogée et remplacée par la peine corporelle.
b) Une obligation qui abroge une obligation, mais avec la possibilité de continuer à agir selon la première règle. C’est le cas du verset de la persévérance (8,65-66)[29].
c) Une obligation qui abroge une concession, comme le combat, qui au départ était une simple concession, mais qui devint ensuite une obligation.
d) Et enfin une concession qui abroge une obligation, comme la prière nocturne qui fut remplacée par la récitation du Coran : « Récitez donc à haute voix ce qui vous est possible du Coran » (73,20).
Il y a trois types d’abrogations dans le Coran :
1) abrogation du texte comme de la règle. C’est le cas du hadîth de ‘Â’isha[30] rapporté par al-Bukhârî et Muslim : « Dans la révélation il était écrit : “dix succions nombrées”, mais elles furent abrogées et remplacées par cinq, puis l’Envoyé de Dieu mourut et les cinq succions étaient encore dans le Coran »[31]. Le problème est qu’en réalité ce verset [dont parle ‘Â’isha] ne se trouve pas dans le Coran, ce qui a suscité de nombreuses discussions. […]
2) Abrogation de la règle mais en gardant le texte. Ce type d’abrogation a fait couler beaucoup d’encre, mais en réalité il s’agit d’un phénomène limité, même si les gens tendent à en exagérer le nombre. […] Au total, on parle de 21 versets abrogés, avec des avis divergents autour de quelques uns d’entre eux. Mis à part ces quelques versets, il n’est pas correct de parler d’abrogation. J’ai aussi composé une poésie sur ce sujet, qui commence ainsi : « Les gens ont beaucoup exagéré le nombre des abrogés / et y ont inséré aussi des versets non supprimés ». [...]
Et si tu te demandes quel serait la sagesse divine inhérente dans le fait d’annuler une règle tout en conservant le texte, il y a deux réponses. La première est que le Coran est récité pour connaître les normes et agir en conséquence, mais aussi en tant que parole de Dieu, pour recevoir la récompense qui découle d’une telle action ; et c’est pour cette dernière fin qu’on a gardé la récitation des versets [abrogés]. La deuxième réponse est que l’abrogation va d’habitude dans le sens d’un assouplissement de la règle. Or, le texte [de la première prescription] a été maintenu pour rappeler [aux croyants] la grâce reçue et le soulagement concédé.
Les versets qui, dans le Coran, abrogent des pratiques païennes ou des Lois révélées avant nous ou aux origines de l’Islam, sont eux aussi peu nombreux. On peut citer par exemple l’abrogation de la direction de la prière vers Jérusalem dans le verset de la qibla, la substitution du jeûne de l’Achoura avec celui du Ramadan, et d’autres cas encore que j’ai énumérés dans mon livre[32].
Observations éparses : on dit que, dans le Coran, chaque abrogé précède chronologiquement l’abrogeant, sauf dans le cas de deux versets. [...]. Certains y ont ajouté un troisième [...] et un quatrième. […] Ibn al-‘Arabî[33] disait que tous les passages où le Coran invite à la conciliation avec les mécréants, à s’abstenir de les combattre et à se détourner d’eux, sont abrogés par le Verset de l’épée : « Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes » (9,5). Ce verset en aurait annulé 124 et puis la fin de ce verset en aurait abrogé le début.
3) abrogation du texte et maintien de la règle. Certains se sont demandés à ce propos quelle serait la sagesse divine inhérente au fait d’annuler un texte tout en maintenant en vigueur la règle. N’aurait-il pas été mieux dans ce cas de maintenir aussi le texte afin que la règle et le texte aillent de pair ? Ma réponse est que ceci est advenu pour manifester la mesure de l’obéissance de cette Communauté, pour voir si elle est disposée à se remettre toute entière à Dieu même dans quelque chose qui n’est que probable, sans demander que toute question soit tranchée. Les croyants en effet s’empressent d’obéir même sur la base du plus petit indice, comme l’a fait Abraham quand il s’est précipité pour sacrifier son fils sur la base d’un simple songe nocturne, qui est la forme la plus basse de révélation.
Le bon commentateur[34]
Selon les experts en religion, celui qui veut commenter le Noble Livre doit aller chercher ses explications avant tout dans le Coran lui-même. En effet, ce qui est résumé dans un verset est détaillé dans un autre et ce qui est synthétisé dans un verset est largement exposé ailleurs. Ibn al-Jawzî[35] a consacré un livre aux aspects du Coran qui sont résumés dans des versets et détaillés dans d’autres. Moi aussi j’ai proposé quelques exemples en la matière dans le chapitre consacré à ce sujet.
S’il n’y réussit pas, le commentateur doit interroger la Sunna, parce qu’elle explique le Coran et le clarifie, comme l’a dit al-Shâfi‘î[36] : « Toutes les sentences qu’a prononcées l’Envoyé de Dieu proviennent de sa compréhension du Coran ». […]
S’il ne trouve rien dans la Sunna, il doit se référer aux propos des Compagnons. Ceux-ci ont compris le Coran mieux que nous, ayant été témoins des circonstances et des situations qui ont accompagné la descente du Livre et ayant reçu de Dieu, à l’exclusion de tout autre, la compréhension totale, la science exacte et la justesse de l’action[37].
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité les auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Fondation Internationale Oasis
[1] Tous les passages traduits ici sont extraits de al-Itqân fî ʿulûm al-Qurʾân, éd. Muhammad Sâlim Hâshim, Dâr al-Kutub al-‘ilmiyya, Bayrût 2010. Ici : Nawʿ 9, Maʿrifat sabab al-nuzûl, p. 48.
[2] L’auteur se réfère à une catégorie de la grammaire arabe. Le sens de l’expression est que ces textes coraniques sont « descendus » sans être précédés d’aucun événement qui les aurait en quelque sorte sollicités.
[3] ʿAlî Ibn Ahmad al-Wâhidî al-Nîsâbûrî (m. 1076) est un commentateur réputé et l’auteur d’un ouvrage célèbre sur les circonstances de la Révélation.
[4] Grand expert du hadîth et juriste, né à Yanbû‘ (port sur la Mer Rouge près de Médine) en 1228 et mort au Caire en 1302.
[5] Le très célèbre théologien hanbalite, référence du salafisme contemporaine, né à Harrân en 1263 et mort à Damas en 1328.
[6] Nawʿ 43, fî l-muhkam wa l-mutashâbih, pp. 309-312.
[7] Expert en sciences coraniques et homme de lettres, mort en 1016.
[8] Certaines sourates du Coran, comme la deuxième, sont introduites par des lettres isolées dont on ne connaît pas la signification.
[9] Les normes cultuelles n’ont pas de raison apparente.
[10] Le célèbre juriste mort en 1058 à Bagdad, auteur d’un traité de droit public qui jouit toujours d’une grande notoriété.
[11] Sur cette opinion, selon laquelle les textes allégoriques seraient des textes « dont les parties se ressemblent et se répètent » cf. le commentaire d’Ida Zilio-Grandi au verset 39,23 (Il Corano, Mondadori, Milano 2010, p. 734).
[12] Le Coran présente divers genres littéraires entremêlés ; des règles juridiques, comme par exemple les parts d’héritage, des passages homilétiques portant sur la promesse (du Paradis) et la menace (de l’Enfer), des histoires des prophètes et des paraboles.
[13] Évidemment dans l’original al-Suyûtî ne traduit pas le passage coranique, mais il explique la différence de sens au travers des catégories grammaticales arabes. Il faut rappeler que dans le Coran il n’y a aucun signe de ponctuation.
[14] Mujâhid Ibn Jabr (m. 722) est un des tous premiers commentateur coranique. Il fut disciple d’Ibn ʿAbbâs.
[15] Cousin de Muhammad, il est considéré comme le père de l’exégèse coranique, au point qu’il est appelé « l’interprète du Coran ». Il est mort en 686/687.
[16] Expert en critique du hadîth (854-938), il est l’auteur d’un dictionnaire biographique regroupant plus de 20 000 transmetteurs des traditions, dont il analyse la fiabilité.
[17] Traditionniste originaire de Balkh, vécu au VIIIe siècle.
[18] Célèbre expert des traditions, al-Nawawî vécut en Syrie entre 1233 et 1277. Parmi ses ouvrages figure un commentaire sur le recueil de hadîth de Muslim (m. 860).
[19] Juriste malikite et grammairien renommé, il naquit en haute Égypte en 1174/1175 et mourut à Alexandrie en 1249. Il est l’auteur de deux célèbres ouvrages dédiés respectivement à la morphologie et à la syntaxe de l’arabe.
[20] Connu aussi comme al-Samʿânî (1113-1166), originaire de Merv, il est un expert des traditions et l’auteur d’un dictionnaire biographique.
[21] Il devrait s’agir de Muhammad al-‘Utbî, juriste de l’école malikite, originaire de Cordoue, mort en 868.
[22] Un des plus importants traditionniste du Xe siècle, né en Syrie en 873 et mort à Ispahan en 971.
[23] Compagnon du Prophète d’origine yéménite.
[24] Le troisième mal est le mépris des savants. La citation du hadîth n’est pas complète.
[25] Al-Hâkim al-Nîsâbûrî (933-1014), traditionniste de valeur, auteur du Mustadrak.
[26] Parmi les premiers convertis à l’Islam et les plus fidèles Compagnons de Muhammad, on lui attribue une recension du Coran qui serait partiellement différente de la version canonique.
[27] Nawʿ 47, fī nâsikhi-hi wa mansûkhi-hi, pp. 340-345.
[28] Expert en lectures du Coran, né à Kairouan en 965 et mort à Cordoue en 1045. Il est l’auteur d’un Exposé sur l’abrogeant et l’abrogé dans le Coran.
[29] Dans ce passage coranique, on lit : « S’il se trouve parmi vous vingt hommes endurants, ils en vaincront deux cents, […] ». Mais au verset suivant, il est rectifié : « Dieu a maintenant allégé votre tâche ; il a vu votre faiblesse. S’il se trouve parmi vous cent hommes endurants, ils en vaincront deux cents […] ». Le rapport entre combattants croyants et mécréants est ainsi porté de 1 à 10 à 1 sur 2.
[30] L’épouse favorite de Muhammad. Les recueils de hadîth d’al-Bukhârî (m. 870) et de Muslim (m. 860) jouissent de la plus grande autorité auprès des sunnites.
[31] Dans l’Islam, la parenté de lait est assimilée à celle biologique. Selon le témoignage de ‘Â’isha, le lien de parenté se produisait d’abord après 10 succions, mais successivement le seuil fut abaissé à 5, « comme il se lit dans le Livre ». En réalité, le Coran, dans son état actuel, ne donne aucune indication en la matière.
[32] Il s’agit de quelques changements dans le rituel qui, selon la chronologie traditionnelle, furent introduits durant la période médinoise. La direction de la prière (qibla) est transférée par 2,144 de Jérusalem à la Mecque ; et dans la même sourate le jeûne de l’Achoura, analogue au Yom Kippour hébraïque, est remplacé par le mois du Ramadan (cf. 2,183-185).
[33] Juge et traditionniste originaire de Séville (1076-1148), à ne pas confondre avec le mystique du même nom.
[34] Nawʿ 78, fî ma‘rifat shurût al-mufassir, pp. 572-573.
[35] Un des plus célèbres juristes hanbalite de Bagdad, Ibn al-Jawzî (1126-1200) composa plus de 300 œuvres, principalement en matière de hadîth et exégèse, mais aussi d’histoire et anecdotes. Il est connu pour son hostilité non seulement envers les non-sunnites, mais aussi à l’égard des mystiques orthodoxes.
[36] Célèbre juriste mort en Égypte en 820, fondateur d’une des quatre écoles de droit toujours existantes dans le monde sunnite. Il fut un grand partisan de la primauté du hadîth dans la codification de la Loi.
[37] Je lis al-‘amal al-sâlih au lieu de al-‘ilm al-sâlih pour éviter la répétition avec le couple précédent (al-‘ilm al-sahîh).
Pour citer cet article
Référence papier:
Textes de Jalâl al-Dîn al-Suyûtî, « Commenter le Coran : mode d’emploi », Oasis, année XII, n. 23, juillet 2016, pp. 98-104.
Référence électronique:
Textes de Jalâl al-Dîn al-Suyûtî, « Commenter le Coran : mode d’emploi », Oasis [En ligne], mis en ligne le 1 août 2016, URL: https://www.oasiscenter.eu/fr/commenter-le-coran-mode-demploi.