Le Cardinal Scola à propos de l'assassinat du prêtre en France : « Les chrétiens comme le p. Jacques, sauvagement tué à Rouen, construisent le bien »
Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:25:52
Milan, le 26 juillet 2016
« L’attentat barbare de ce matin en France, près de Rouen, provoque en nous de l’effroi et une réaction violente. C’est uniquement dans la prière que nous parvenons à accepter cet acte inhumain. Nous sommes plus particulièrement affligés qu’un frère prêtre soit tué durant la célébration de l’Eucharistie et des fidèles blessés. Que pouvons-nous demander au Seigneur, Maître de l’histoire, face à cette véritable escalade de violence qui attaque désormais l’Europe ? Il n’y a pas d’autre voie que de reprendre immédiatement, et à travers un patient travail éducatif et culturel, un sens du vivre qui nous permette d’aborder le quotidien, dans ses manifestations élémentaires, soutenus par la vérité et le bien. Comment ne pas saisir dans ce meurtre qui touche au cœur du christianisme la valeur du martyre que les chrétiens célèbrent régulièrement dans l’Eucharistie ? Cela nous dit, et le dit à tout le monde, pas uniquement aux croyants, comment faire : le premier message universel qui jaillit de ce geste fou est que les chrétiens, s’ils sont vraiment chrétiens comme l’était le père Jacques, construisent déjà le bien : pas seulement celui de l’Église mais celui de toute la société. La première contribution à la nouvelle Europe de la part des chrétiens est d’être eux-mêmes. Les églises d’Europe doivent redevenir l’expression vivante d’une vie belle, conscientes de l’histoire et abandonnées à l’étreinte de la Trinité qui attend chaque homme et chaque femme pour toujours et à jamais. On ne peut pas ne pas prononcer une parole sur la nécessité d’une renaissance européenne : nous avons besoin d’hommes et de femmes – au niveau du peuple – qui aident les autorités en fonction à trouver la voie d’un sens pour notre Continent. Migrations, intégration, économie, finance, politique, pourront être des briques de la maison européenne seulement si le sens du vivre dans une société plurielle, respectueuse de chacun mais tendue à la reconnaissance de ce qui est bon, sera constamment poursuivi et attesté dans l’actualisation de toutes les libertés. C’est la seule voie pour dépasser les peurs et, à long terme, pour battre le terrorisme. Même dans la douleur profonde et dans cette angoisse intense, nous ne pouvons pas ne pas regarder les centaines de milliers de jeunes qui se rendent à Cracovie pour la Journée mondiale de la Jeunesse. Ils sont déjà ce nouveau sens de l’Europe qui est en marche. Ils écouteront certainement et mettront en pratique l’invitation à la miséricorde par laquelle le pape François nous indique de manière prophétique un parcours de construction de l’Église et de la société ». Original en Italien sur le site Chiesa di Milano